Un double roman noir qui nous fait voir la vie en rose !
Dix chapitres imposés, deux auteurs, deux romans totalement différents !
Roman coécrit avec Jocelyne Bacquet.
On est pas des Saints !
Roman policier noir
On est pas des Saints !
Au cours d’une soirée, dix titres de chapitres qui surgissent de nulle part. L’idée était née : écrire chacun une histoire, peu importe le sujet, qui devra suivre l’ordre des dix titres.
Jocelyne et Nicolas s’y sont collés, et ils n’ont pas lâché l’affaire. Les titres sont les mêmes, les histoires n'ont rien à voir. Quoique...
Et la promenade vaut le détour !
Il y a du fric pas très propre dans tout ça, mais aussi de la gâchette facile, du franc-parler, du bas résille, de l'argot sur le mode SAS ou Audiard. Enfin bref, un univers auquel le noir et blanc sied à merveille...
Serez-vous celui qui se laissera attraper par ces deux contenus d’un même emballage ?
ISBN : 978-2494286054
Nombre de pages : 202 pages
Date de sortie : 05 février 2023
Disponible dans l'abonnement Kindle
Lire un extrait - Chapitre 1 :
Hier, j'ai tué Panpan
Mon activité quotidienne se résume à faire le trottoir et monter avec des clients. Depuis mes seize ans, je fais ce boulot, soi-disant le plus vieux du monde – tu parles ! Le plus vieux doit être celui de mère, à mon avis. De toute façon, j’ai pas eu le choix, c’était ça ou crever de faim. Mes parents m’ont foutue dehors après une engueulade mémorable, je ne leur en veux pas, j’étais chiante à l’époque. Je pensais que Toto – mon mec – allait m’emporter avec lui, dans ses rêves de voyage, de réussite et d’argent. Je le croyais, j’étais jeune…surtout conne et amoureuse, ce qui revient à peu près au même. Je l’ai cru quand il m’a dit : « Pique le pognon que tes vieux planquent au fond de l’armoire et filons, tous les deux ! ».
Quelle conne, quand j’y repense ! Il n'avait pas un balle, lui, de son côté. Je lui ai obéi, mais je me suis fait gauler. Mon père qui m’est tombé dessus au moment où j’attaquais la serrure du meuble avec un Opinel. Dieu quelle crise ! Puis ma mère s’en est mêlée, on a tous crié et hurlé les uns contre les autres. Résultat : après vingt bonnes minutes à faire chier les voisins, j’ai préparé mon baluchon et je suis partie en courant, en criant que j’allais vivre ma vie, sans eux et sans aide.
Toto m’attendait en bas, fumant clope sur clope, sur son vélo. Quand il m’a vue arriver, il a jeté son mégot et a ouvert les yeux, faisant un geste du menton en guise de question. Je lui ai sauté au cou en lui disant que je n’avais pas réussi, mais que je l’aimais et que désormais, on vivrait tous les deux, qu’on se débrouillerait. J’ai bien senti qu’il se raidissait, mais amoureuse comme j’étais, je n’ai rien soupçonné. Son silence ne m’a pas paru suspect. Il m’a demandé de l’attendre une minute, il allait s’acheter des clopes. J’ai dit oui, et je me suis installée sur la petite selle au plastique usé et comme dans la chanson de Joe Dassin, j’ai attendu, attendu et il n’est jamais revenu. Lâche comme il était, il m’a même laissé son vieux vélo à moitié rouillé, pour ne pas devoir me dire en face que sans argent je ne l’intéressais pas.
Après trente minutes, j’ai finalement compris. J’ai hésité à remonter les marches et supplier mes parents de me pardonner, mais ma fierté de petite conne m’en a empêché. J’ai pédalé des heures, cette nuit-là. C’était l’été, il faisait beau, chaud, mais ce joli climat ne me nourrissait pas. J’ai eu faim et soif et j’avais pas un kopek.
J’ai tenté de me faire embaucher comme serveuse, caissière, n’importe quoi, mais rien ne s’offrait à moi. J’ai commencé à trembler quand la nuit est venue. Les rues, si accueillantes de prime abord, ont commencé à ressembler à des jeux d’ombres chinoises. La lumière disparaissait, emportant avec elle ses certitudes. Les ruelles qui semblaient si sécurisantes de jour apparaissaient soudainement comme affreuses et terrifiantes de nuit. J’avais l’impression que chaque recoin dissimulait un homme prêt à me sauter dessus. Je me suis mise dans un coin, contre le vélo de Toto, qui était désormais ma seule possession.